Amavi, défenseur expert en interceptions

L'excellent début de saison de Jordan Amavi se matérialise dans les statistiques: le latéral gauche de Nice est le joueur qui a remporté le plus de duels et effectué le plus d'interceptions, loin devant Nicolas Nkoulou et Thiago Silva.

Jordan Amavi est la révélation de ce début de saison. Le jeune latéral gauche de Nice (20 ans) est le joueur de L1 qui a gagné le plus de duels (168) et effectué le plus d’interceptions (74) en 17 matches de Championnat. Une statistique étonnante pour un latéral? Pas du tout, assure Bernard Casoni, ancien défenseur international (30 sélections) et vainqueur de la Ligue des champions avec Marseille en 1993. «Le boulot d’un latéral, c’est quoi? D’abord de défendre. Après, c’est de relancer et de contre-attaquer. Mais un latéral qui gagne des duels, c’est normal. C’est un gars qui fait bien son boulot. Prenez Philipp Lahm au Bayern Munich, c’est un des meilleurs défenseurs du monde mais ça ne l’empêche pas d’attaquer. Il a tout compris. Un latéral, c’est un gars qui va au duel, qui en gagne, fait des interceptions. On a tendance à l’oublier.»

Jordan Amavi, lui, ne l’a pas oublié. Celui qui a pris la place de Timothée Kolodziejczak, transféré cet été au Séville FC, a réalisé huit interceptions de plus que le Nantais Olivier Veigneau. Le Montpelliérain Vitorino Hilton complète le podium (57) de L1. Le Parisien Thiago Silva, pourtant réputé pour sa lecture du jeu, n’en a effectué que 16.

En termes de duels gagnés, le latéral niçois est devant le Marseillais Giannelli Imbula (153), le Lensois Ludovic Baal (149), le Montpelliérain Morgan Sanson (145) et le Caennais N’Golo Kanté (139). Le Marseillais Nicolas Nkoulou, qui dirige la défense marseillaise, n’en a gagné que 99. Ça fait toujours 52 de plus que Thiago Silva…

«Le problème des défenseurs latéraux, c’est qu’ils pensent d’abord à attaquer alors que leur priorité, c’est de défendre. Tous les latéraux, leur objectif, c’est de faire des passes décisives mais un latéral doit avant tout défendre. Après, ça n’empêche pas d’attaquer», poursuit l’entraîneur de Valenciennes. Jordan Amavi l’a bien intégré: il a déjà marqué deux buts, créé en moyenne une occasion par match (une passe qui amène un tir), centré deux fois par rencontre et réussi 57% de ses passes dans les trente mètres adverses. «Ce mec a des bonnes attitudes de jeu», estime Casoni. Un mec à suivre, cet Amavi.

Alexis DANJON
L'Equipe