Une mi-temps pour séduire, une pour gagner

Au repos, tout le monde se frotte les yeux. Ce n'est pas possible, ce n'est pas le TFC. Et pourtant…

Les mêmes ou presque. Deux recrues seulement, étrangères, et de grande qualité. Les autres, plus anciens dans la maison, mais qui courent intelligemment et avec l'envie de bien faire. Une équipe, quoi…

Le TFC version 2006-2007 est discipliné, rigoureux dans sa relance, amateur du grand large si l'on en juge par les coups de piston sur les ailes, surtout à gauche. Nice n'est pas loin de boire le bouillon, dans une entame assez infernale où Fabinho et Batlles, notamment, en font voir de toutes les couleurs à un excellent Lloris, qui dévie sur sa barre une tête décroisée de Batlles (17e).

Ce n'est que la plus grosse occasion toulousaine d'un premier quart d'heure endiablé, où Douchez réalise toutefois une parade, réflexe étonnant, sur une tête de Moussilou (7e). Comme par hasard, c'est encore sur un coup de pied arrêté, en l'occurrence le premier corner de la partie…

La récompense toulousaine survient peu avant le repos. Superbe volée de Batlles de 25 mètres que Lloris repousse sur Fabinho, qui trouve le poteau. Elmander récupère, alerte Mathieu dont le tir à ras de terre fait mouche (44e). Deuxième passe décisive pour le Suédois. Enfin ! L'action, superbe, bonifie un excellent travail du TFC dans cette première période.

Mais les Toulousains n'ont qu'un but d'avance. Et la musique ne sera pas aussi douce après le repos. Les Niçois ont fermé la cabane, les espaces sont devenus rares. Il faut gérer l'avance, et ne pas laisser Nice prendre confiance. C'est beaucoup plus terne, au point que le match ne redémarre qu'à sa fin, avec un contre d'Emana qui lance Bergougnoux, repris par Ederson (83e), juste avant un coup-franc des vingt mètres en biais d'Ederson, qui prend le chemin de la lucarne. Non, Douchez claque. Dans la guéguerre des gardiens de cette rencontre, le Toulousain rejoint le Niçois dans la performance (89e)…

Cinq minutes interminables d'arrêts de jeu attendent alors les hommes de Baup. Difficiles. Faute de n'avoir pas pu se mettre à l'abri, le Tef reste à la merci d'un geste, d'un coup foireux. Un sauvetage de Dieuze sur une frappe de Yahia (90e+4) crispe ainsi le Stadium.

Mais la débauche d'efforts toulousaine est payée. Trois points, une victoire au Stadium qui fuyait les Toulousains depuis la fin avril, de quoi oublier qu'Aubey a déclaré forfait à l'échauffement, de quoi travailler tranquillement cette semaine.

Car la production du TFC d'hier a généré quelques zones d'ombre, dans les intervalles ou dans la maîtrise des émotions, signe caractéristique d'une équipe jeune. On ne fera pas pour autant la fine bouche.

Patrick Boudreault
La dépêche du Midi