La nouvelle vie de l'OGC Nice

Une première partie de saison exceptionnelle et un titre de vice-champion d'automne à la fin des matches aller... c'est la nouvelle vie de l'OGC Nice.

Demain, Nice-Matin consacre un numéro spécial de 24 pages tabloid en couleurs à cette belle aventure.

Chronologie d'une renaissance, portraits de joueurs et de dirigeants, témoignages de sportifs, de personnalités, d'écrivains, d'acteurs...

En avant-première, Didier Roustand ouvre son cœur sur cette belle histoire d'amour.

« Marqué au fer rouge et noir ! »
C'est l'homme qui a mis le football en musique ! Qui a inventé le magazine en ballon et bouleversé la petite lucarne. Didier Roustand est un agitateur d'idées et il le prouve chaque soir en animant une belle table ronde sur L'Equipe TV où la langue de bois est vite transformée en copeaux et n'est pas à la mode.

Déjanté et passionné, artiste et esthète, il n'est pas homme à dire n'importe quoi ou avaler la moindre couleuvre.

Cannois de naissance, il est « monté » au Ray pour assouvir sa passion du ballon rond. « En train, car les matches du dimanche après midi me le permettaient. J'avais 12-13 ans et le Gym avait du panache et un vrai style. C'était le temps des Guillou, Huck, Jouve, Eriksson, Loubet, Van Dijk... J'ai été marqué au fer rouge et noir ! »

Il a souffert pendant la longue traversée du désert de ne plus entendre résonner le Ray. « Ce vieux stade plein et en transes est un vrai bonheur. Trop longtemps il a sonné le creux sans passion. Depuis l'époque Bjekovic, il y avait quelque chose de cassé. C'était une sensation étrange qui ne remuait plus les cœurs. »

La nouvelle histoire le touche beaucoup. Car elle est née dans la douleur, sur de vraies valeurs.

« Nice a bâti avec des gens qui ont fait des sacrifices, qui reviennent de nulle part et qui cultivent la solidarité. Ce n'est plus le temps des stars et pourtant la ville se reconnait dans ses joueurs. Cela n'empêche pas l'équipe d'être parfois très spectaculaire comme contre Strasbourg, contre Lille ou à Paris. Humainement, elle me touche ! Le feuilleton de l'été a été captivant à suivre et surtout il s'est bien terminé grâce à l'opiniâtreté d'une poignée d'irréductibles. Aujourd'hui, l'équipe en retire les bénéfices.

« Comme un animal blessé, elle est encore plus dangereuse et le sentiment d'injustice a semblé décupler ses forces. Cela me fait penser au Danemark, en 92, invité à l'Euro en dernière minute pour compenser le forfait d'une Yougoslavie en guerre et qui va au bout de l'aventure, petit Poucet devenu grand ! »

Didier Roustand a aussi une vraie sympathie pour Gernot Rohr qui est un des invités privilégiés de son émission. « Joueur, il a été parfois dur. Un homme de devoir qui s'est fait piéger un jour par son président Claude Bez dans l'histoire Bordeaux - OM et par Giresse interposé.

« Son geste a été énormément grossi et l'a longtemps poursuivi. Mais depuis il a prouvé que c'était quelqu'un sur qui on pouvait compter, qu'il avait le sens des valeurs et l'amour de ce qu'il fait, des causes qu'il défend et de la couleur d'un maillot. Sans parler d'un vrai courage quand il a fallu faire front à des gens peu recommandables avant le retour aux commandes des vrais Niçois ! »

L'homme de télévision parlerait des heures de Nice qu'il porte dans son cœur. Mais il ne peut conclure sans ouvrir le chapitre du Cavigal.

« Je l'ai souvent affronté avec les jeunes de Cannes et j'adore la philosophie du club de M. Bob Rémond. C'est un bonheur que le Gym soit présidé aujourd'hui par Maurice Cohen qui sera le garant de certaines valeurs. Et quelque part, philosophiquement, je me sens aussi un peu un fils du Cavigal... »

Yves MERENS.
Mardi 17 Decembre 2002
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