Nice d’un cheveu

Après un match incertain, et face à des Strasbourgeois réduits à dix dès la reprise, Nice a dû attendre les dernières minutes pour marquer, et s’imposer (1-0). Le Gym se replace en milieu de tableau, et se rassure.

Compte Rendu du match
Après une visite peu fructueuse à Caen (1-0), Nice affrontait son deuxième promu en deux journées, avec cette fois l’obligation de glaner les trois points. Avec le renfort des revenants Apam, Echouafni, Diakité et Koné, le Gym n’avait déjà plus vraiment le choix, s’il ne voulait pas revivre son désastreux démarrage de l’année passée (un point en six matches). Mais le Racing, privé de Johansen mais auteur d’un bon nul inaugural face à Marseille (0-0), ne l’entendait pas de cette oreille.

Abdessadki touche du bois
Nice tentait d’entrée de se positionner haut sur sa pelouse fétiche, où Strasbourg perd régulièrement deux fois sur trois. En cherchant à jouer au sol, grâce à ses rampes de lancement au milieu, Balmont, Ederson et Hellebuyck, Nice maîtrisait ces premières minutes. Le Brésilien, dans le couloir gauche, enrhumait Lacour mais Cassard interceptait son centre (3e). Cependant, sous la houlette du très fin Renaud Cohade, et du bon travail sur les côtés de Fanchone et Mouloungui, Strasbourg allait vite exploiter les approximations défensives des locaux. L’ancien Bordelais, servi par l’ex-Manceau, manquait d’abord de peu le cadre (13e) puis tentait sa chance de loin, de peu à côté une nouvelle fois (19e).

Nice avait du mal à ressortir, et Mouloungui échappait pour une fois au marquage serré d’Apam pour défier Lloris, en vain (20e). Il fallait attendre la demi-heure de jeu pour voir enfin le Gym dangereux, par Koné, lancé par un Laslandes plus généreux que jamais (29e). Cassard, inutile jusque là, devait ensuite sortir devant l’Ivoirien (31e). Le match s’emballait alors, entre la tête d’Ederson (33e), la frappe de Fanchone sur Lloris (34e) avant ce tir du gauche d’Abdessadki qui trompait le portier niçois… mais pas son poteau (35e) ! Avant les citrons, Nice poussait pour ouvrir le score, Laslandes distribuait les caviars mais Bamogo ratait la cible (40e). Dominé, le Racing passait tout près de la correctionnelle mais le but d’Hognon, de la tête, était refusé pour hors-jeu (43e). A la pause, le nul était mérité… mais pas le 0-0.

Hognon fait pleurer Strasbourg
Celui qui avait trop attendu à la buvette n’avait pas la berlue à son retour sur son strapontin : Strasbourg jouait bien à dix, avec Abdessadki au poste d’arrière gauche. Et pour cause, Dos Santos venait de prendre son second carton jaune, quelques secondes après la reprise, pour un tacle illicite sur Apam (46e). La deuxième période s’annonçait donc fort compliquée pour les hommes de Jean-Marc Furlan, qui faisait finalement rentrer Camadini à la place de Fanchone, pour renforcer son milieu de terrain (57e). Nice ne profitait pourtant pas de cet avantage numérique. Même si le ballon était pour le Gym, les occasions l'étaient beaucoup moins. Bamogo tentait sa chance de loin, mais ratait largement le but de Cassard (52e) qui se couchait bien sur la seconde tentative de l’attaquant niçois (55e).

Strasbourg tenait bien le choc, et ses attaquants, notamment Mouloungui, maintenaient la défense azuréenne sous pression. Au sein de celle du promu, Bellaïd perdait un ballon en faveur de Koné, qui perdait son duel avec Cassard (63e). Bamogo continuait à manquer de réussite, avec ce but refusé pour un hors-jeu logique (65e). C’était beaucoup moins évident sur cette énième ouverture de Laslandes pour Koné (71e)… Les deux entraîneurs effectuaient leurs changements, et l’un des entrants, Modeste, mangeait la feuille sur un service de Laslandes (82e). On se dirigeait vers un nouveau 0-0, mais un détail allait changer la donne. Sur un coup-franc lointain d’Hellebuyck, Hognon, monté aux avant-postes, déviait du bout du pied le cuir et trompait un Cassard forcément surpris (1-0, 86e). Strasbourg plonge dans le bas du classement, tandis que Nice intègre le ventre mou.

Le jeu et les joueurs
A Nice, organisé en 4-3-3, on aura pu apprécier le jeu altruiste, intelligent et subtile de Laslandes, qui ne courre certes plus beaucoup mais qui oriente à merveille le jeu niçois, quasiment en numéro 10. Devant, les appels de Bamogo et Koné, auteur d’un bon retour, auront fait souffrir la défense alsacienne. Au poste d’arrière droit, Apam fut souvent impressionnant, et livra un gros duel à Mouloungui. Enfin, Hognon, parfois à la limite face aux attaquants du Racing, a marqué deux buts… dont un accepté.

Au Racing, organisé en 4-5-1, c’est Cohade le patron. Récupération, orientation, passes décisives, frappes… toute la palette du milieu moderne fut étalée par l’ancien Bordelais avant la pause. Mouloungui et Fanchone, avant leurs sorties, n’ont cessé de provoquer dans leurs couloirs. Abdessadki fut un bon arrière gauche de substitution après l’expulsion de Dos Santos, tandis que Cassard fut un bon dernier rempart, avant d’être surpris au plus mauvais moment…

Gildas Devos
Sport24