Lyon perd la tête

Après son exploit en Ligue des champions face à Liverpool, Lyon a complètement coulé à Nice et subit une seconde défaite consécutive en L1 (4-1). Dépassés par la vitesse et l'envie des Niçois, les joueurs de l'OL se sont montrés totalement impuissants et perdent la tête du classement.

Les Lyonnais n'ont pas réussi à se remotiver. Tenaces et victorieux à Anfield face à Liverpool en Ligue des champions (1-2), ils ont affiché un tout autre visage lors de leur déplacement sur la pelouse de l'OGC Nice, avant-dernier du classement avant cette dixième journée de Ligue 1. Apathiques comme lors de leur premier revers de la saison face à Sochaux (0-2), ils ont pris une belle claque face à des Niçois affamés et efficaces (4-1). L'an passé, Lyon n'avait pas su gérer ses matches de championnat avant et après ses rendez-vous de C1 et laissé filer le titre. Après cette déroute niçoise et cette première défaite à l'extérieur, les hommes de Puel perdent leur place de leader.

Dès les premières secondes, Gonalons, héros d'Anfield, perd le ballon dans l'axe du milieu de terrain et met sa défense en difficulté. Les Lyonnais tentent de faire le jeu mais ils manquent d'inspiration et de conviction dans leurs actions et s'exposent aux contres de Niçois bien plus décidés. Si Makoun décoche une puissante reprise qui passe de peu à côté du but d'Ospina (14e), les visiteurs peinent à déborder une défense azuréenne bien en place. Les Aiglons, eux, ne se posent aucune question et foncent vers le but adverse dès qu'ils récupèrent le ballon. Discret jusque là, Rémy déborde Cissokho et centre de la droite vers la puissante tête de Bagayoko pour l'ouverture du score (1-0, 17e). Les joueurs de l'OL monopolisent le ballon mais ils souffrent sur chaque accélération des jeunes Rémy et Mounier, leurs anciens partenaires forcément très motivés. Réveillère (22e) et Cris (31e) s'en sortent bien. Toulalan, baladé par Rémy, Cissokho qui dévie le centre de l'international français vers son but et Vercoutre, coupable d'une grosse faute de main, n'ont pas cette chance (2-0, 40e).

Excellente opération pour Nice

Après la pause, Claude Puel décide de lancer Bastos à la place du malheureux Cissokho pour enfin servir correctement les attaquants lyonnais. Les visiteurs passent à une défense à trois pour renverser une situation très délicate mais font à peine illusion. Au bout de quelques minutes de domination stérile face à des Aiglons toujours parfaitement organisés et surtout intraitables dans les duels, les visiteurs prennent définitivement l'eau. Les tentatives d'Hellebuyck et de Bagayoko passent de peu à côté au grand soulagement de Vercoutre (52e et 53e) puis Toulalan retarde l'échéance en taclant Rémy (57e). Mounier exploite sa vitesse et démontre toutes ses qualités techniques en réalisant un superbe grand pont sur Réveillère avant de lancer idéalement Hellebuyck qui s'en va tranquillement battre Vercoutre (3-0, 68e).

L'arrière-garde lyonnaise se fissure de toutes parts. Puel essaie tant bien que mal de colmater les brèches en faisant entrer Ederson et en replaçant Makoun en défense mais rien n'y fait. Lisandro et Govou restent les seuls visiteurs à se battre. La réussite a choisi son camp et peu après une frappe de Govou sur la transversale d'Ospina (73e), Makoun se loupe sur un long dégagement du gardien azuréen et laisser Rémy filer seul au but (4-0, 75e). Ederson sauve l'honneur de l'OL dans les dernières minutes (4-1, 82e) mais ne réduit en rien la joie du public niçois. L'OGCN obtient sa première victoire face à Lyon depuis la saison 1995-1996 et surtout, sort enfin de la zone rouge.

LA DECLA: Loïc Rémy (attaquant de Nice)

"Gagner 4 à 1, on n'y pensait pas, c'est vrai. Mais ce résultat reflète bien ce que nous voulons faire cette saison. Malgré nos questions sur notre début de championnat difficile, nous avions tous un bon état d'esprit. Le coach a beaucoup insisté sur le fait que devant un adversaire comme l'OL qui aime bien jouer, il fallait lui limiter les espaces et soigner notre repli défensif, ce que nous n'avions pas toujours su faire. Les consignes ont été respectées. On a tous bossé. Il faudra reproduire cette prestation le plus souvent possible. Nous avons eu un vrai instinct de compétiteur. Je pense que Liverpool avait quand même bien entamé Lyon, nous en avons profité. Cela fait du bien, on en avait besoin".

Damien DORSO
Eurosport