Le Mans - Nice : le match à ne pas manquer

Un grand rendez-vous attend Le Mans samedi à Bollée avec la réception de Nice que l'on présente comme une « finale »... pour le maintien.

Du côté des pessimistes

Pour les plus pessimistes des pessimistes, l'avenir du club est en Ligue 2 et le sort du Mans est déjà scellé depuis longtemps. Quand précisément ? Depuis leur match nul concédé, dans le temps additionnel, sur leur terrain, devant Boulogne-sur-Mer. Cette victoire qui leur tendait les bras et qui leur a glissé des mains comme une savonnette fait cruellement défaut dans le bilan comptable actuel. Comme bien d'autres résultats en première partie de saison. Et pas forcément des défaites. Dès la première journée, le nul concédé devant Lyon sur un coup franc évitable, avait alerté ceux qui voient l'avenir en noir plutôt qu'en rose. Donc, pour eux, ce Le Mans - Nice, même victorieux pour les locaux, ne changera rien à l'affaire. Les dirigeants manceaux ont commis une erreur de casting lors de la dernière intersaison. Et au mercato d'hiver, il était déjà trop tard pour redresser la barre.

Du côté des optimistes

Les optimistes ne sont pas du tout d'accord avec les oiseaux de mauvais augure du dessus. Mais pas du tout. Certes, le début de saison a été catastrophique. Mais depuis la nomination d'Arnaud Cormier au poste d'entraîneur, l'équipe mancelle marque plus de points et évolue dans un 4-4-2 cohérent et rassurant. Le mercato a permis d'apporter de l'expérience (Thomert), de l'agressivité (Narry), de la technique (Abdi) et de l'explosivité (Ouali). Quand tous ces joueurs évolueront à leur meilleur niveau, le jeu de l'équipe augmentera de plusieurs degrés sur l'échelle de la qualité. Et Le Mans surprendra en bien. À domicile. Comme à l'extérieur. Les Manceaux vont battre Nice samedi soir avec la manière et seront ensuite en mesure de signer les quatre victoires indispensables et d'enregistrer les nuls nécessaires pour assurer leur maintien parmi l'élite.

Du côté des réalistes

Le Muc 72 va mieux. La preuve : il reste sur deux matchs à l'extérieur sans défaite et aussi une série de trois rencontres sans échec. Du jamais vu depuis le début de la saison. Le Mans va mieux. Mieux... en tout cas que Nice son principal concurrent pour la 17e place, synonyme de maintien. « Je préfère être dans notre dynamique que dans la situation de Nice », n'a pas caché Arnaud Cormier dimanche soir à Grenoble. Il a raison. Les Niçois sont en crise larvée ou ouverte, cela dépend des moments, depuis des mois, maintenant. Les départs de Frédéric Antonetti puis du président Cohen, ont déstabilisé un club qui a toujours été un volcan endormi provisoirement... quand il n'était pas en éruption.

« Il faut prendre entre sept et dix points lors de nos quatre prochains matchs », avait demandé le président Legarda à ses joueurs avant la rencontre de Boulogne-sur-Mer. Les joueurs sont « dans les temps ». Puisqu'ils leur restent à jouer les matches contre Nice... et Bordeaux (remis au 14 avril). Ils sont dans les « temps » mais n'ont pas le droit à l'erreur samedi devant Nice. Cette opposition entre les deux principaux candidats à la 17e place sera logiquement abordée comme une finale de coupe par les acteurs des deux camps. Les Manceaux ont l'avantage de recevoir. Ce qui est toujours important dans un match de coupe. Cette finale-là, les joueurs du Muc 72 se doivent donc de pas la manquer. Elle pourrait les mener sur le chemin d'un paradis... encore loin d'être promis. Puisque les Sarthois accuseraient encore deux longueurs de retard sur leurs adversaires du jour. Mais l'ascendant psychologique pris serait réel...

Jacques HÉBERT
Ouest-France