Beauvais n'a pas à rougir

Le score est extrêmement sévère et ne reflète pas la physionomie de la rencontre. Car, bien que battus, les Beauvaisiens se sont montrés à la hauteur de l'événement.

Bruno Roux est plutôt du genre gonflé. Face à un adversaire venu de Ligue 1, beaucoup d'entraîneurs auraient choisi la prudence, la défense à outrance. Bruno Roux, ancien buteur, a, lui, décidé d'aligner trois attaquants, Coplo, Savejvong et Thil.

L'équipe beauvaisienne se veut conquérante. Et le moins que l'on puisse dire c'est que, même sèchement battue, elle s'est montrée convaincante. Au repos, elle aurait peut-être même mérité de mener au score. Car c'est elle qui s'est créé le plus d'occasions. Neuvième minute de jeu, Coplo s'amuse sur le côté droit. Grand pont sur l'expérimenté Cobos et première tentative, un peu trop lointaine toutefois pour inquiéter Valencony. Dix minutes plus tard, Coplo, toujours lui, s'infiltre dans la surface. Encerclé par les Niçois, il parvient tout de même à centrer au point de penalty. Légèrement trop court, Thil ne parvient pas à reprendre.

Pris à la gorge par des Beauvaisiens extrêmement volontaires, les Aiglons tardent à trouver leurs marques. C'est chose faite à la vingtième minute de jeu avec Vahirua qui, sur un contre, se présente face à Lovergne. Comme en championnat, le gardien beauvaisien se montre décisif. Le ballon est renvoyé, le danger écarté et Beauvais peut poursuivre son audacieuse première période. Dembele apporte sa touche. Son coup franc, frappé des vingt mètres, est tout près de faire mouche. La balle frôle le cadre. Les quarante-cinq premières minutes sont en tout cas à la hauteur de l'événement.

Et puis, en l'espace d'une dizaine de minutes, les espoirs de qualification vont s'envoler.

Premier acte, cinq minutes avant le repos. Mayuma qui, quelques secondes plus tôt, a reçu un premier avertissement, écope d'un carton rouge pour un méchant tacle sur Traoré. Beauvais se retrouve en infériorité numérique ce qui, contre une cylindrée de Ligue 1, est plutôt handicapant.

Deuxième acte, dès la reprise de la seconde période. Sur l'engagement, Traoré reçoit le ballon et trouve Vahira. Contrôle, pivot et but. La panoplie du parfait avant-centre. Après quarante-six minutes, Beauvais est mené. L'affaire est fortement compromise. Denz, sur un coup franc de Dembele, tente de rallumer la flamme. L'heure de jeu sonne pourtant le glas des espoirs beauvaisiens. Traoré double la mise pour Nice, et Magny est à son tour expulsé. Cette fois, la messe est dite. Beauvais ne reviendra pas.

Des « merci l'arbitre » s'élèvent des tribunes pour saluer des décisions parfois discutables de l'homme en noir. Des « merci Beauvais », fort judicieux, récompensent la prestation des joueurs. Hier après-midi, aucune larme n'a été versée sur la pelouse de Pierre-Brisson. Les Beauvaisiens ont osé, ont tenté. Ils en ont profité, aussi, pour se réconcilier avec leurs supporters.

Sandrine LEFEVRE
Le Parisien